Desde 1945 hasta 1970, Luis Mariano ha creado nueve operetas. La quinta será una opereta española.

 

En 1958 estrenó en el Teatro de La Zarzuela la opereta LA CANCIÓN DEL AMOR MÍO, que no fue un gran éxito de público y donde tuvo varias diferencias con el director José Tamayo.

Zarzuela

Drame lyrique espagnol à grand spectacle en 2 actes et 11 tableaux

Livret et lyrics : Antonio Quintero et Jésus-Maria de Arozamena

Musique : Juan Quintero et Francis Lopez

Direction théâtrale : José Tamayo

Mise en scène : Rafael Richart

Direction musicale : Benito Lauret

Orchestre : Orquesta Sinfónica de Madrid

Chœurs : dirigés par le Maestro José Perera

Chorégraphie : Alberto Lorca

Ballet : El teatro de La Zarzuela

Décors : Emilio Burgos

 

L'opérette sera présentée en avant-première, le vendredi 24 janvier 1958 à 23 h au Théâtre de La Zarzuela à Madrid.

 

Première représentation officielle : samedi 25 janvier 1958 à 19 h.

 

L'opérette sera jouée tous les jours, deux fois en soirée ( 19 h et 23 h ), jusqu'au lundi 24 février 1958 inclus.

 

Dans les principaux rôles :

 

Luis Mariano ( Juan le Basque ).

 

Marta Santa Olalla, Miguel Ligero, Sélica Pérez Carpio, Gérardo Monréal, Natividad Pinero et la participation de Luisa de Cordoba et de Manuel Gas.

 

La partition :

 

Acte I : Ouverture orchestrale et choeur ; « España, España » ; « La cancion del amor mio » ; choeur ( des étudiants ) ; « Tu debes creer en mi » ; « El pajaro flor » ; « El amor es una rosa » ; choeur ( de la guérilla ) ; « Tù que fuiste sembrador » ; « Es hermoso morir » ; « Nana » ; « Coplas del chacoli ». Fin du premier acte.

 

Acte II : Introduction orchestrale et choeur ( des artistes-peintres ) ; « Mademoiselle pom-pom » ; « El amor en España » ; « Luna blanquita » ; « Yo soy española » ; « Flor de leyenda » ; « Para qué ? » ; final ( tous les artistes ).

 

Affiche de La cancion del amor mio

Communiqué de presse extrait du journal espagnol « ABC » Madrid, daté du vendredi 24 janvier 1958 : Aujourd'hui, à 23 h, pour la première fois à Madrid, l'idole de Paris, Luis Mariano dans « La cancion del amor mio », etc.

 

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Ci-dessus, caricature des artistes de la zarzuela. On reconnaît Francis Lopez en médaillon en haut à gauche et Mariano au milieu ( Journal ABC du 26 janvier 1958 ).

 


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La cinquième opérette de Mariano sera espagnole

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Luis Mariano

Mariano était très populaire en Espagne. Il avait chanté de nombreuses fois, enregistré des disques, passé à la télévision, mais les Espagnols ne l'avaient jamais vu dans une opérette.

 

Mariano réalise alors un vieux rêve : jouer une opérette à Madrid et dans sa langue maternelle.

 

Cet ouvrage reste, effectivement, inconnue en France, car l'intrigue est une spécificité espagnole et de surcroît, typiquement Basco-Navarraise, qui se déroulait durant la première guerre carliste (1833-1840) sous le règne de Marie-Christine de Bourbon, régente de la couronne d'Espagne.

 

De ce que nous savons, Mariano y tenait le rôle de Juan le Basque, un officier carliste. Cet officier devait tomber amoureux d'une jeune comédienne issue d'une troupe de spectacles.

 

Amour, complots basques et autres agitations politico-militaires très troublées de l'époque constituaient le cœur de l'action.

 

Mariano est le personnage de premier plan et, dans les principaux rôles, on trouvera par ordre d'importance :

La comédienne et soprano espagnole Marta Santa Olalla ( née en 1922 ) qui interprétera la jeune première de la troupe de comédiens. Elle abandonnera le cinéma en 1953 pour se consacrer à l'Opéra et à la Zarzuela ; le comédien et ténor espagnol Miguel Ligero ( 1890 - 1968 ) et la soprano espagnole Sélica Pérez Carpio ( 1900 - 1984 ).

 

De gauche à droite : Marta Santa Olalla, Miguel Ligero et Sélica Pérez Carpio

De gauche à droite : Marta Santa Olalla, Miguel Ligero et Sélica Pérez Carpio

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La Cancion del amor mio

Collection José Crespo Larraza - Cliquez sur l'image pour l'agrandir
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Luis Mariano en séance de répétition au piano

Séance de répétition au piano ( collection José Crespo Larraza )

 

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Affiche La Cancion del amor mio Luis Mariano

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Luis Mariano et Lola Flores

Luis Mariano et Lola Flores


 

La Cancion del Amor Mio, fut ce que l'on appelle une « Zarzuela », sorte de petit opéra-comique typiquement espagnol.

 

Si la musique a été co-écrite par Francis Lopez et le grand compositeur espagnol Juan Quintero, le Livret et les lyrics furent signés par les non moins célèbres et excellents auteurs espagnols, Antonio Quintero et Jesus-Maria de Arozamena.

 

L'élite des auteurs espagnols

De g. à d. : Juan Quintero, Antonio Quintero et Jesús María Arozamena

De g. à d. : Juan Quintero, Antonio Quintero et Jesús María Arozamena

 

Juan Quintero ( 1903 - 1980 ) compositeur espagnol.

Il entre au Conservatoire Royal de Musique de Madrid, en 1915, où il resta jusqu'en 1925.

Compositeur pour le théâtre lyrique, il écrira également la musique de film pour les plus grands réalisateurs du cinéma espagnol.

 

Antonio Quintero ( 1894 - 1977 ) auteur espagnol.

Auteur prolifique de théâtre, il obtiendra son premier succès en 1928.

Il écrit pour le cinéma à partir de 1959. Auteur de dessins et de gravures.

 

Jesús María Arozamena ( 1918-1972 ) parolier espagnol.

Licencié en droit, journaliste, il se consacre ensuite au théâtre. Auteur de comédies musicales et de Zarzuela. Ses succès le conduiront au cinéma en 1957 pour lequel il deviendra le scénariste d'un grand nombre d'artistes espagnols.

Arozamena deviendra le parolier attitré des chansons espagnoles de Mariano.


 

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Revista « Mundo ilustrado » n°199 del 8 de Febrero de 1958
Article de la Presse espagnole sur "La Cancion del amor mio".
Extrait du Magazine « Monde illustré » n°199 du 8 Février 1958 ( Revista « Mundo ilustrado » n°199 del 8 de Febrero de 1958 ). Colección José Crespo Larraza.
Revista_mundo_ilustrado_la_cancion_del_a
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Une opérette énigmatique

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Luis Mariano

Mais nous connaissons, en effet, que très peu de choses sur cette opérette dont Mariano fut pourtant la vedette.

 

En revanche, la carrière de l'ouvrage fut de courte durée, car le succès, hélas, n'était pas particulièrement au rendez-vous.

 

Que s'est-il passé et pourquoi cet échec ?

 

Ce qui est certain, c'est que l'insuccès du spectacle n'est pas à attribuer au ténor. Au contraire, Mariano fut en ce début d'année 1958 dans une forme vocale remarquable.

 

La composition musicale ne serait pas à mettre en doute davantage, car les grands airs interprétés par Mariano sont magnifiques. Signées par Lopez et par la fine fleur des auteurs espagnols - Quintero et Arozamena - ces mélodies étaient véritablement faites sur mesure pour Mariano et tout le monde s'accorde à dire que ces morceaux étaient indéniablement d'excellentes factures.

 

Un démarrage chaotique

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Mariano s'amusant à diriger l'orchestre
Photo : Mariano s'amusant à diriger l'orchestre

La raison de cette infortune viendrait, vraisemblablement, du scénario.

 

l'intrigue politico-amoureuse et rocambolesque durant l'insurrection carliste n'intéressait guère, visiblement, le public madrilène.

 

À cela viendrait s'ajouter toute une accumulation d'incidents liée en particulier à une mauvaise organisation des responsables du théâtre et à divers problèmes techniques, notamment en ce qui concerne les décors. Sans compter les faiblesses de la mise en scène qui s'avérera plutôt laborieuse.

 

Mariano arriva à Madrid le 9 décembre 1957. Lorsqu'il signa le contrat, l'opérette devait être présentée en avant-première pour le vendredi 10 janvier 1958.

 

Mais rien ne sera prêt et cette avant-première sera reportée au vendredi 24 janvier.

 

Un démarrage donc tumultueux qui faillit même encore compromettre la représentation du 24 janvier.

 

En effet, le metteur en scène et directeur du théâtre n'assistait pas - ou ainsi dire que rarement - aux répétitions et envoyait son assistant à sa place. Mariano exaspéré devant tant de désinvolture décida de ne reprendre les répétitions que lorsque le réalisateur de l'ouvrage serait présent, ce qui était, effectivement, un minimum de professionnalisme et de courtoisie de la part d'un directeur de spectacle.

 

Vivre à l'heure espagnole

 

Nous le savons, toutes les activités sont décalées par rapport aux horaires français et la vie en Espagne commence tard le soir. Ce sont les repas bien sûr, mais les représentations de spectacles n'échappent pas à la règle.

 

À l'époque - au théâtre de la Zarzuela de Madrid - la première représentation de la journée ( ce que l'on désigne comme une « matinée » en France ) se situait à 19 h et la seconde ( l'équivalent d'une « soirée » française ) se situait à 23 h. On dînait généralement entre la fin de la première représentation et le début de la seconde.

L'opérette qui représentait environ 2 h 30 de spectacle obligeait Mariano à jouer et à chanter cinq heures par jour, le soir et une partie de la nuit, ce qui exigeait beaucoup d'effort de la part du ténor. Mariano arrivait au théâtre à 18 h et ne repartait pas avant 2 h du matin.

 

Très déçu du résultat, Mariano sera de retour à Paris après cinq semaines de représentations. On dira même qu'il regretta d'avoir signé ce contrat.

 

Mariano avait songé, un moment, à en créer une version française pour la présenter à Paris, mais, comme l'histoire avait peu intéressé le public madrilène, elle aurait à l'évidence encore moins intéressé le public parisien. Le projet fut abandonné.

 

Disque 45 tours

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Disque 45 tours espagnol de la collection personnelle de José Crespo Larraza

Colección de José Crespo Larraza - Haga clic en la imagen para ampliar

 

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Les quatre grands airs chantés par Mariano sont somptueux. Ces chansons, Mariano les enregistrera dès son arrivé à Paris, sous la direction orchestrale de Jacques-Henry Rys et sortiront en France.

 

Il s'agit de :

 

« España », un superbe boléro espagnol, « El amor en España », « Para que » ( que Lopez reprit pour le film « Sérénade au Texas », sous le titre de « Ma chérie », sur des paroles françaises de Camille François ) et enfin, « Es hermoso morir ».

 

Les autres morceaux du Livret, qui furent interprétés par Mariano en duo avec - entre autres - sa partenaire Marta Santa Olalla, n'ont hélas jamais été enregistrés.


Le Théâtre

El Teatro de la Zarzuela

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El Teatro de la Zarzuela

« El Teatro de la Zarzuela » est l'un des fleurons de la vie culturelle espagnole.

 

Créé dans le même esprit que l'Opéra-Comique à Paris, « El Teatro de la Zarzuela », situé à Madrid ( 1250 places ) fut construit en 1856 dans un style proche de La Scala de Milan.

Comme son nom l'indique, ce grand théâtre est voué en particulier à la « Zarzuela » - art lyrique propre à l'Espagne - mais également exploité pour l'Opéra et les concerts classiques.

 

Ravagé par un incendie en 1909, le théâtre ouvrira de nouveau ses portes en 1913, mais déclinera peu à peu jusqu'en 1956, date à laquelle il sera racheté par la « Sociedad Général de Autores de España » ( Société Générale des Auteurs d'Espagne ) dont Jésus-Maria de Arozamena était le Président. Il aura été le théâtre le plus important en Espagne.

 

El Teatro de la Zarzuela

El Teatro de la Zarzuela de Madrid


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José Crespo Larraza